Contrairement à une perception biaisée, un entrepreneur à impact social ne choisit pas entre faire du bien et gagner de l'argent : il cherche à les combiner. A l’heure où les défis environnementaux et sociaux sont de plus en plus pressants, cette nouvelle génération d'entrepreneurs émerge depuis quelques années avec des convictions fortes : agir en tant qu'acteurs de changement et intégrer un impact positif, tant social que environnemental, au cœur de leurs modèles économiques.
“Les entrepreneurs sociaux prospèrent en se connectant les uns aux autres pour partager des valeurs, innover, inspirer et construire des partenariats. La communauté Hans Wahl Impact Entrepreneurship, un réseau d'anciens élèves riche et diversifié, qui relie ceux d'entre nous qui ont participé aux 18 années du programme d'entrepreneuriat social de l' INSEAD (aujourd'hui rebaptisé Hans Wahl Impact Entrepreneurship Programme), est un parfait exemple. Passionnés et connectés sur tous les continents, nous investissons notre énergie et nos ambitions dans un large éventail de projets à impact social alignés sur les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies », explique Caroline Diehl MBE, l'une des fondatrices du programme de l'INSEAD, entrepreneuse en résidence de l'INSEAD et la fondatrice de Social Founders et d'ImpactMedia.Global.”
Grâce à des évènements type ChangeNOW, ces initiatives trouvent un espace où se rassembler, et permettent aussi de sortir des isolement souvent ressentis face aux nombreux obstacles. Plus leurs voix seront entendues, plus ils parviendront non seulement à surmonter les défis classiques de toute entreprise, mais aussi prouver la rentabilité de leurs projets, encore trop souvent perçus comme peu ou moins viables économiquement.
Ces modèles, qualifiés soit d'innovateurs dans l'économie sociale et solidaire (ESS), soit d’utopiques, défient les stéréotypes traditionnels de l'entrepreneuriat. Là où certains modèles ultra-libéraux - en caricaturant à peine - visent la maximisation des profits à court terme, les entreprises à impact social cherchent le réajustement. Ils soulignent les effets pervers de croissance rapide et de financements agressifs, en intégrant délibérément l’impact positif dans leurs prévisions économiques. Sur le long terme, ces nouveaux business modèles sont les catalyseurs d’apprentissages et de changements d’habitude nécessaires au sein des grosses organisations et des start-ups plus traditionnelles. Ils ouvrent la voie à des pratiques durables qui, à terme, nourriront une transformation pérenne. C’est la mission que veut incarner le collectif ONEIRI : accompagner ces transitions nécessaires - via des ateliers thématiques de 3h30/4h00 - sans compromettre les exigences de rentabilité de toute organisation.
David ne doit pas s’opposer à Goliath, mais favoriser une collaboration et retours d’expériences des grandes entreprises, des PME, des start-ups ou des sociétés à impact. S’inspirer mutuellement et imaginer un modèle repensé, durable et inclusif. C’est le véritable défi : dépasser ce paradigme profondément ancré (et enseigné aussi des décennies) que l’intérêt personnel génère plus de profit que l’intérêt collectif (Par exemple, les théories - entre autres économistes - d'Elinor Ostrom) dans des marchés ouvertement compétitifs.
Un exemple mondialement connu d’entreprise à impact social est la success story de Patagonia , labellisée B Corp . Parmi ses initiatives, plus de 85% de ses produits sont fabriqués dans des usines certifiées Fairtrade International, et l’entreprise a mis en place d’un programme de coton certifié Régénératif et Biologique (Regenerative Organic Certified®). Depuis 35 ans, l'entreprise a distribué près de 90 millions de dollars à des groupes de défense de l'environnement et en 2023, elle afficherait plus de 1.5 milliard de dollars de chiffre d’affaires. Qui a dit qu’on ne pouvait pas être rentable, performant financièrement, tout en ayant de l’impact positif ?